15 juillet 1991
Dans une ville de Norvège venait de naître 2 faux jumeaux : Arya et Wilma. L'un était un garçon, l'autre une fille. Mes parents avaient choisis des prénoms qu'ils jugeaient mixte. Je n'ai jamais été vraiment d'accord, mais qu'importe... Mon frère s'appelait Arya et moi c'était Wilma.
15 juillet 2001
Assis tous les quatre autour de la salle à manger dans la cuisine de la maison, j'observais la pièce. Plus je grandissais, plus je la trouvais petite. Ma famille n'était pas très riche, on peut même dire qu'elle était pauvre. Nous n'avions pas de salon ou de salle à manger et seulement deux chambres dans la maison. La technologie ? Je ne connaissais rien de plus que ce que je voyais à l'école dans les mains de mes petits camarades.
Ma mère avait acheté un gâteau pour fêter nos 10 ans. Le regard de mes parents sur nous montrait à quel point ils étaient heureux de nous avoir. Mais celui de mon père se dirigeait plus souvent vers mon frère que moi. Pourquoi ? Mon frère du haut de ses 10 ans réussissait tout ce qu'il entreprenait et moi, le contraire. Celui qui courrait le plus vite à l'école, c'était lui ; le moins vite, moi. Celui qui pouvait aller aider mon père sur le bateau de pêche, lui, et celle qui restait à la maison parce qu'elle avait encore attrapé froid, c'était moi.
Le seul endroit où j'étais meilleure que lui, c'était pour les cours, j'avais toujours de meilleures notes que lui. Mais il restait tout de même dans les cinq premiers de la classe. Et puis, cela, mon père s'en moquait. Pour lui, les études ne servent à rien et n'aideront pas quelqu'un à travailler sur son bateau de pêche.
31 septembre 2007
Assis dans le parc de la ville, mon frère jouait avec un brin d'herbe, visiblement stressé. Il me jetait des coups d’œil fréquent et tenta à plusieurs reprises de parler comme le traduisait sa bouche qui s'ouvrait et se fermait sans même laisser sortir un son. Nous étions proches malgré nos différences concernant le physique que notre père prenait plaisir à nous rattrapé. Il ne le savait pas mais nous étions très proche.
- Qu'est ce qu'il y a ? Tu peux tout me dire, ça fait 16 ans que je te connais.Il me fixa, surpris, respira un grand coup et m'indiqua :
- Tu sais, si je ne rentre pas tout de suite après les cours à la maison. Ce n'est pas parce que je m'entraîne avec l'équipe. En fait... je travaille chez une riche héritière en tant que majordome. Et... j'aime ça.C'est à mon tour d'être surprise. Je n'en crois pas mes yeux, ou plutôt mes oreilles. C'était la première fois que mon frère me cachait quelque chose. Il continue en m'expliquant pourquoi il appréciait ce travail et à quelle point la personne chez qui il travaillait l'appréciait pour son travail.
- Et papa ? Il ne l'acceptera jamais.
- C'est bien ça mon problèmeA ce moment-là tout ce que je pensais savoir sur mon frère s'écroula. Je me sentais trahie, et avait envie de le frapper et pleurer en lui demandant pourquoi il m'avait caché tout cela pendant tout ce temps. Mais la seule chose que je fis, ce fut mon plus grand sourire. S'il y a bien quelque chose que je sais faire, c'est cacher mes sentiments aux autres.
8 février 2009
Mon père avait découvert quelque mois auparavant la supercherie de mon frère qui durait pourtant depuis des années. Leur relation n'avait fait que se dégrader avec le temps. Les disputes s'enchaînaient à la maison. Ma mère restait impassible, sachant qu'elle était impuissante face à son mari. Moi je détournais les yeux et prenais parfois la défense de mon frère. Mais à chaque fois, c'était des coups qui partaient. Mon père s'en était mis à haïr son propre fils pour une raison qui nous dépassait moi et mon frère.
Ce jour là, mon père était rentré d'une dure journée de pêche à cause de la glace et des températures négatives. Mon frère rentra peu de temps après lui à la maison. Moi, j'étais à l'étage, dans ma chambre quand les cris m'en firent sortir. Je me ruais alors au rez de chaussé tout en écoutant les hurlements. Mon père insultait mon frère de tout les noms, lui disant qu'il préférait jouer au soumis plutôt que venir aider son propre père... Le bruit des coups résonnèrent dans mes oreilles. Lorsque je passais la porte de la cuisine, je croisais le regard de mon frère, visiblement peiné. Il me sourit et m'indiqua d'un clignement des yeux que je ne devrais pas intervenir.
Il m'avait sûrement demandé cela à cause de ma cheville qui s'était tordue à cause d'un coup que j'avais reçu la dernière fois que j'avais pris sa défense.
Je restais donc silencieux et debout, voyant le coup s'abattre sur mon frère. Je voulais crier à mon géniteur d'arrêter et à ma mère de réagir. Mais aucun son ne sortir. Et au ralentit, je vis le poing de mon père s'abattre sur le visage de mon frère qui tomba sur la table. Sa nuque tapa fortement contre le bord de celle-ci. Il tomba ensuite sur le sol comme une vulgaire poupée. Je me ruais vers lui alors que mon père se préparait pour le frapper à nouveau. Une de mes main se posa contre le cou de mon frère et l'autre sur son torse. Rien. Je ne sentais rien. Je me tournais vers mon père en hurlant :
- Tu l'as tué ! Regarde ce que tu as fait ! Il est mort ! Tu as tué mon frère !J'avais déjà entendu parlé du coup du lapin. Mais jamais je n'aurais pu imaginé qu'un membre de ma famille en soit la victime.
13 Mars 2009
Je ne parvenais toujours pas à me remettre de la mort de mon frère. J'errais sans but dans la ville. Les cours n'étaient plus les même maintenant qu'il n'était plus là. J'avais décidé ce jour-là de rencontrer la femme pour qui travaillait mon frère. Elle était très gentille et prévenante. Restant à mon écoute lorsque j'avais ressenti le besoin de lui parler de mon frère et de tout ce qui s'était passé. Elle m'avoua à la fin de l'après-midi qu'elle avait fait une demande en secret pour que mon frère puisse aller dans un école réputé qui formait les majordome à Londres. Je m'étais alors mise à pleurer, mon frère aurait pu réaliser son rêve...
Aujourd'hui
Hier, j'ai reçu une lettre. Ou plutôt mon frère à reçu une lettre. Je l'ai récupéré et emmené dans ma chambre. Et je l'ai lue. Mon frère est accepté. Il aurait pu aller dans cette école à Londres. Je n'ai pas su quoi faire de cette lettre. J'ai pleuré en la regardant.
Ce matin en me réveillant, je fus prise d'une idée folle. Je pensais qu'elle partirait avec les heures qui passent mais non. Il est le début d'après-midi et je suis toujours obnubilée par ça. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que je dois le faire, pour mon frère. Je prends ma valise, met mes affaires les plus importantes à l'intérieur ainsi que quelques souvenir appartenant à mon frère et/ou moi. Je prends toute mon argent et les économies de mon frère et quitte la maison. Je me dirige ensuite vers l'aéroport. Je prend l'avion jusqu'à Oslo puis jusqu'à Londres.
Une fois là-bas, je suis surprise par le climat. J'avais chaud, très peu habituée à ce genre de température. Je me sens seule et utilise une cabine téléphonique pour appeller la personne qui avait employée mon frère et lui expliquer ma folie. Elle m'indique qu'elle allait appeler le directeur pour le prévenir tout de même pour m'éviter les problèmes. Puis elle me demanda de la rappeler une heure plus tard pour qu'elle me dise ce qu'il en était. L'heure passa lentement et une heure plus tard je l'appelais et elle m'indiqua :
-Seul les garçons sont accepté en tant que majordome, tu ne peux pas y aller en tant que fille. Il faudra te travestir et prendre la place de ton frère. Il a accepté pour t'aider à faire ton deuil. Mais ce n'est pas toi qui à été accepté à la base, donc il n'hésitera pas à te virer en cas de problème. Bon courage.
Je me dirige vers des toilettes publics, enroule ma poitrine à l'aide de bande, coupe mes cheveux puis me dirige jusqu'à l'école. Une fois là-bas, un gardien m'interpelle :
- Qui êtes vous ?
- Arya Knutsen, la... euh le nouveau.Je venais de faire une folie : prendre la place de mon frère. Mais qu'importe, la vie était faite pour être vécue. Je voulais me rapprocher à nouveau de mon frère et quoi de mieux qu'essayer de comprendre sa passion.